Animaux Bretagne Jardin

L’eau monte en Bretagne

Ecrit par Cath

Hier matin, je me lève pour aller bosser et note, en passant devant le velux de la chambre, une légère différence dans le paysage habituel.

Je réveille mon amour de larvouille, qui profite de son samedi pour trainer au lit et lui annonce que notre ruisseau habituel a tourné rivière ! On distingue clairement les deux bras qui forme l’île sur laquelle les chèvres gambadent.

Cette belle image en tête je m’en vais au boulot, la gorge qui gratte et le nez qui coule. Je paye chère d’avoir été boire un coup chez la collègue d’Amour qui était accablée d’un rhume carabiné.

Bref, je tire ma demi-journée et rentre sur les rotules. De la voiture j’entends Bergamote pleurer, et laissez moi vous rappeler qu’elle a la chouinade proche de celle du nourrisson humain ! Très horripilante comme affaire d’ailleurs. Je jette un œil à l’animal et m’aperçois alors que l’île est pratiquement recouverte d’eau !
Vite une arche, l’eau monte !

Dans un état lamentable je rampe jusqu’à Amour et lui annonce donc que l’eau est montée que les chèvres me semble cernées. Ce à quoi il répond qu’elles pleurent depuis ce matin et qu’elles ont bien réussi à remonter au sec tout à l’heure, et puis qu’il a mal au crâne aussi.

N’écoutant alors que mon courage, je brave la maladie, enfile mes bottes et descends voir les biquettes. Biquettes que je trouve entourées d’eau en train de s’égosiller. Mon mari est un père indigne… Je remonte donc le voir pour lui annoncer que malgré son mal de tête et ma crève il va bien falloir qu’on trouve une solution. L’homme se lève alors et part enfiler ses bottes. Nous prenons au passage quelques planches de coffrage pour leur fabriquer un pont de fortune. Mais les bêtes sont affolées et n’ont pas lu la notice du pont.

A bout de patience, et plutôt frigorifié Amour utilise la force, il amadou Bergamote jusqu’à réussir à la soulever de terre de façon à passer ce pont une fois pour toute. C’est pas banal la tête d’une chèvre qu’on porte à bras le corps. Ca fait un peu pouding.

Nous espérons alors un miracle. Nous encourageons Farfadet et Margoulette à emprunter le chemin le plus sec pour rejoindre leur copine. On leur montre comment ça marche en montant dessus, on leur parle, bref, on a l’air débile. Et le miracle a lieu… Farfadet s’engage sur les planches, il a fallu l’encourager un peu sur la fin (comprenez « lui pousser au derrière ») mais il arrive à destination et appelle alors sa dernière copine à fort renfort de bêlement caprin.

Un miracle c’est bien, mais faut pas trop en demander, Margoulette nous fait rapidement comprendre que, elle vivante, jamais elle ne passera sur des planches posées au dessus de l’eau ! Le plan « utilisation des dernières forces d’Amour » est alors enclenché. On l’accule au bord de l’eau (La chèvre, pas Amour) et quand elle n’a plus le choix que de se laisser faire ou de piquer une tête sans maillot de bain, l’homme l’attrape dans ses bras et la porte jusqu’au sec. Semble t-il que Margoulette soit un brin plus rondelette que Bergamote à en croire Amour…

Encore une victoire de canard !

PS : Depuis, l’eau est redescendu… mais j’espère ne pas avoir à récupérer les chèvres tous les jours. Avec un peu de chance elles vont piger le principe d’instinct de survie.

A propos de l'auteur

Cath

On dit qu'écrire, c'est mettre à plat le bordel qu'on a dans la tête. Perso, depuis qu'on a quitté Paris pour la Bretagne, du bordel, il y en a dans ma tête !

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