Animaux

Naissance de chevreaux en février

Sans plus de suspense je vous l’annonce, en cette soirée de 16 février j’ai assisté ma première naissance de chevreaux !

Prenons les choses depuis le début :

Alors que je rentrais d’une course en voiture (et non une course de voiture, ça n’a pas le même sens !), la musique à fond et moi m’égosillant par dessus, je m’apprêtais à faire une manœuvre avec la remorque. Forcement la manœuvre s’est vue compliquée par le sol détrempé par la pluie de la journée, donc je cafouille, je patine, je râle et en écho, il me semble entendre quelque chose. Je me concentre quelques secondes, et entends alors un hurlement de chèvre, et pas n’importe laquelle, c’était Bergamote ! Ni une ni eux je pète la voiture telle quel au milieu du chemin, enfile mes bottes et cavale jusqu’à l’abri des biquettes.

C’est alors que j’aperçois Bergamote étalée sur la paille, le bide énorme se contractant au « doux » son de ses cris stridents. Le tout agrémenté de sa langue complétement étirée en dehors de sa bouche et de ses yeux follement écarquillés. Et en écho, à chaque bêlement j’entends la voix chevrotante de Margoulette qui l’accompagne.

Sur le moment, je me dis que ça doit être le petit qui arrive, mais dans le doute je vérifie l’arrière train de la bestiole. Figurez-vous qu’elle a joué les pudiques et qu’elle s’est levée pour se carapater un peu plus loin, me laissant alors tout le loisir de contempler que oui, les choses étaient en marche.

J’entame alors ma veille et installe mon campement dans l’abri en attendant la naissance de chevreaux. Comprenez que je pose mon séant dans la paille en attendant qu’Amour rentre.

Bergamote, qu’on n’aurait pas soupçonné mettre bas en premier a fini par rentrer dans la cabane. Quand une contraction se faisait sentir elle se jetais à terre pour aller se dégourdir les pattes dehors l’instant suivant. Elle a même demandé à boire et à manger du foin, vous imaginez l’affaire, si à la maternité vous demandez un sandwich et un thé à la sage femme pendant le travail ?

Tout ceci à commencé à 18h50 environ. vers 19h30 les contractions se sont pas mal rapprochées, et si jusque là elle n’évacuait que quelques filaments de fluides divers, là c’est la poche amniotique qui a fait son apparition. Je n’ai pas pris de photo car, déjà, j’ai préféré vivre l’instant plutôt que de me planquer derrière un objectif, mais en plus, c’est pas le plus ragoutant de l’affaire !

Sur ces entrefaites et alors que Margoulette, lassée des cris s’est barrée dans l’autre cabane au bout de l’enclos, Farfadet le bouc s’est pointé pour superviser les opérations. Jusque là nous n’étions pas intervenue, préférant la laisser se débrouille seule, mais là nous avons assisté au truc le plus bizarre de la soirée ! Farfadet s’est mis à téter Bergamote ! On le savait lubrique mais là on était sur le cul. Forcement on lui a mis une calotte et on l’a chassé de là.

Pour ce faire je me suis approché de ma pauvre biquette que j’ai presque regretté d’avoir fait prendre, et la voyant si fatiguée je n’ai pu m’empêcher de la caresser. C’est alors qu’elle a laisser reposer sa tête contre moi entre deux contractions. Presque jusqu’au bout elle se sera blotti contre moi. Autant vous dire que j’ai adoré ça ! Je me sentais un peu moins inutile…

Et puis, sortie de nul part (enfin si, on sait tout d’où c’est sortie mais c’est une façon de parler !), deux petits onglons blancs suivie de deux pattes noires ont fait leur apparition. Ma biquette a été trop forte ! Elle a donné ce qu’elle a pu, tranquillement, se reposant quand elle en avait besoin et puis pouf, j’avais une tête ! Et en deux poussées le corps a suivie. Je suis pas sure qu’elle ai bien compris qu’il était sortie au début, parce qu’elle ne poussait plus mais ne bougeait plus non plus. Et j’avais lue qu’il fallait vite qu’elle s’en occupe, au risque qu’il s’étouffe dans la poche qui le recouvrait encore ou qu’il ait trop froid. Alors j’ai attrapé le petit, je lui ai approché et lui ai débarbouillé le museau pour qu’il respire. Sur le coup elle s’est levée et a fait mine de se barrer. On a eu peur mais elle est revenue et a commencé à le lécher.

Tout à coup Amour, qui était du côté postérieur de l’animal me dit « Ah il y a quelque chose qui sort là ! ». Toute à mon petit chevreau je répond que ça doit être le placenta. Par acquis de conscience je jette un œil et que vois-je tomber de là ? Une seconde poche avec un second chevreau ! Rebelote, je l’attrape, le débarbouille et le colle avec l’autre.

Les deux petits tiennent du bouc, pas de doute, même couleur, même crête noire. Le second est plus costaud que le premier et il a une tache sur la tête ainsi que sur la bouche et sur les oreilles. Il y a tout de même un peu de Bergamote dans tout ça !

Ils n’auront pas tardé à essayer de se mettre sur leurs quatre frêles petites pattes. Par contre trouver les tétines a été plus compliqué. J’ai fait ce que j’ai pu, mais ils s’obstinent à vouloir téter les coudes de Bergamote ou mes doigts…Ils ont fini par réussir même si ils sont pas encore très précis dans le geste. La naissance de chevreaux s’est donc parfaitement bien passée !

Bref, à 22h tout le monde était né. On est rentré à 23h pour manger un bout et se réchauffer un peu et quand on est revenu elle a expulsé le placenta, les petits étaient secs et tous semblaient en bonne santé !

Vue que je suis à moitié parano on a installé la lampe chauffante des poussins, ça leur a permis de passer la première nuit au chaud. Nous avons due sortir Farfadet de l’enclos car il nous a gentiment manifesté sa joie à l’idée de savoir Bergamote de nouveau « dispo » en aspergeant mon manteau et les bottes d’Amour de son « enthousiasme ». Après quoi il a tenté de regrimper la maman, du coup, pour éviter les risques inutiles il a dormi dehors et je vais appeler le véto pour lui couper ses ardeurs, surtout que les bébés semblent être des filles…

Place aux photos de la naissance de chevreaux, puisque je sais que vous attendiez que ça !

Et Margoulette dans tout ça ? Vous voulez savoir comment s’est passé sa mise bas ?

A propos de l'auteur

Cath

On dit qu'écrire, c'est mettre à plat le bordel qu'on a dans la tête. Perso, depuis qu'on a quitté Paris pour la Bretagne, du bordel, il y en a dans ma tête !

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