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Des vacances en Bretagne

Ecrit par Cath

Il y a des vacances pépère, des vacances globe-trot’ ou encore des vacances entre ami mais il existe aussi les vacances « Mais bordel qu’est ce qui c’est passé me voilà encore plus crevée qu’en partant ? » ou « WTF » pour les anglicistes.

Cette année, nouveau boulot oblige, je ne disposais que de 15 jours de congé. C’est pas beaucoup mais normalement ça suffit à se poser un peu. Sauf qu’Amour et moi on doit avoir des vers dans le derrière et il semble qu’on a décidé d’occuper chaque minute de ces quelques jours.

Ça à commencé avec cette armoire Bretonne que j’ai dégoté sur leboncoin. Je voulais en retaper une depuis longtemps et ho joie ! ma belle mère est dans le coin on va pouvoir poncer à deux. Sauf que dans les valises ont suivi le beau père et le beau frère (c’est dingue ça, vous avez une personne qui se mari dans la famille et tout le monde devient beau d’un coup…). Ça tombait bien, on avait quelques mètres carré à creuser, répartition des tâches oblige les hommes ont empoigné pelles et pioches tandis que nous, petites choses fragiles adoptions la ponceuse. Sur le papier on avait gagner le boulot le plus sympa à mes yeux sauf que… Les hommes, quand ça a fini de piocher, ça a faim ! Donc nous avons passé quelques jours à préparer à manger, manger, ranger le manger, poncer, préparer à manger, manger, bref, vous avez compris. Finalement on a eu du mal à avancer mais on est quand même venu à bout de la bête de bois dur.

Un matin, quand le meuble s’est trouvé nu ou presque, on s’est lancé dans la confection de la future peinture. Mais quand certain n’ont comme contrainte que de choisir la teinte dans un rayon, bibi s’amuse à faire sa propre penture à la caséine. Des heures pour mélanger correctement protéine de lait, blanc de medon et chaux quand enfin vient le moment de choisir quelle association de pigment rendra le mieux. Attention, c’est pas de la cuisine de famille dont on parle là, c’est de la chimie au gramme près, ce que je déteste en gros. Une demi journée et une flopée de petits pots testeurs pleins éparpillés dans la cuisine plus tard on a trouvé les deux colories de ma future patine, Hourra !

Le lendemain on commence à peindre avec entrain mais la peinture a la caséine c’est tout un stress parce que :

  • La couleur du pigment ne sera pas celle de la peinture
  • La peinture mouillée s’éclaircira en séchant
  • La couleur une fois sèche s’assombrira sous l’effet de la cire

Moralité, vous ne pouvez pas savoir de quelle couleur sera ce fichue meuble. De plus, la mixture est terriblement capricieuse à étaler. C’est donc septique que Lilie et moi toisions cette bonne vieille armoire Bretonne qui devenait si laide sous les coups de nos pinceaux. Voilà, c’est à ce moment précis de mes réflexions que mon beau père à crue bon de profiter de sa pause creusage pour dire « C’est pas fini là ? Parce que c’est moche ». Bon, vous ne me connaissez pas tous mais pour ceux dont c’est le cas vous savez qu’à ces paroles je n’ai eu d’autre envie que de lui enfoncer mon pinceau au fond de la gorge ! Évidement, le pauvre ne pouvait pas savoir qu’au fond de moi la tempête faisait déjà rage et que ces mots étaient comme de l’huile sur le feu. Bref, suite à une réponse probablement acerbe l’homme est reparti creuser, me laissant ainsi avec ma culpabilité.

Le soir même, alors que je me replongeais dans la confection de ma peinture à la caséine pour la seconde couche, mes parents, chez qui je devais passer quelques jours au calme m’appellent. Pour une affaire urgente ils ne pourront pas être chez eux pendant notre séjour. Juste 3 jours, mais sur 7 jours c’est beaucoup, surtout que nous devions passer 2 jours dans la famille d’Amour qui loge un peut plus loin et que mes parents auraient du garder le chien (ils ne le savaient pas encore mais bon…). Donc, toute tourneboulée je poursuis ma recette.

Les beaux parents partis nous gardions le beau frère quelques jours. J’ai donc délégué toutes les tâches ingrates aux deux frangins pendant que je continuais ma peinture à la caséine. C’est alors que je me suis souvenue d’une recommandation « ne jamais mettre la peinture à la caséine dans un réceptacle en métal ». Et merde…. Puis je me suis souvenue de cette ligne dans ma recette « Ajouter une goute d’huile essentielle de clou de girofle pour éviter à la protéine de lait de pourrir, donnant ainsi l’odeur de lait caillé à votre peinture ». Et remerde !!. Dépitée j’ai rajouté les goutes d’huile essentielle et j’ai tout recouvert d’un petit lait de peinture. Quand au pot en métal ma foie, j’ai pas encore compris pourquoi c’est déconseillé.

Parmi les tâches ingrates relayer aux deux frangins il y avait celle de confectionner la gelé de mûres ramassées quelque jour plus tôt à la demande du beau père. Après m’être embroché le pied sur une pièce qu’Amour avait laissé trainer je suis venue pester dans la cuisine. Cuisine dont les meubles sont entièrement en chêne massif non verni. Cuisine alors tachetée de gouttelettes rouges sacrément tenaces ! Ils me collaient du jus de mûre bouillant partout les bougres. J’ai donc pester, crier et menacer de les écorcher vifs si ils continuaient et pire, si ils en tartinaient mon carrelage blanc que j’ai eu tant de mal à nettoyer. Sur ces belles paroles Amour usa de toute la force dont il dispose pour faire passer les mûres dans l’étamine, jusqu’à ce que, dans l’élan, sa main vienne heurter le contenant plein d’1,5 L de jus hautement colorant. Répandant évidement le tout sur les meubles en bois, le sol blanc et les joints gris clairs.

Consciente de mes limites côté self-control je suis juste partie marcher un peu. Une foie la rage passée, le bon sens revint et je m’en retourna les aider. Quel ne fut ma surprise quand je les ai tous deux vue à moitié nue frottant les meubles comme des damnés ! Mon ilot central n’aurait pas été entièrement rose, la situation aurait pu me faire rire. Évidement, pour ne rien arranger ma collègue devait venir le soir même, je l’appelle pour savoir où elle en est :

Elle : « Bah, là je suis prête à partir »
Moi : « Alors ok, mais ici on a une petite urgence alors, tu fais comme tu veux mais tu peux prendre ton temps »
Elle : « … »

L’urgence étant donc de retrouver la belle teinte miel du chêne sous ce jus de mûre. Internet mon ami me voilà, j’ai tapé sur google : « comment retirer une tache de mûre ». Évidement on me parle de tache sur des tissus, personne ne tache du bois visiblement. J’ai essayé le citron, le vinaigre blanc, la pierre blanche et l’alcool à 90°, rien à faire, au mieux on abimait le bois. Résignée à l’idée que ce meuble reste rose nous nous attaquons au carrelage à grand renfort de Monsieur Propre bon marché. Les garçons m’assurent que ça part, même sur les joints, mais moi, je vois bien qu’ils restent bleu mes joints gris ! En désespoir de cause je commence à ranger la panoplie de produit d’entretien quand je tombe sur la javel. J’en jette un trait sur les joints sans espoir quand soudain ceux ci reprennent leur teinte grise instantanément !! Après une légère hésitation, pendant laquelle je pèse le pour et le contre de coller de la javel sur du bois brute, j’en fait couler sur le meuble. La main tremblante, les yeux presque fermés pour ne pas voir ça et le visage déformé par une grimace de crainte : le bois reprend peu à peu sa couleur initiale ! Miracle !

Après toutes ces misères nous sommes partie en vacances. Le petit beau-frère a conduit notre voiture, conduite accompagnée oblige, je vous fais un rapide passage sur la frayeur qu’il m’a fait : Dans un petit village, alors que je venais tout juste de me réveiller, il s’arrête à un stop sans visibilité, redémarre doucement et commence à tourner à gauche. Mais à droite, moi j’étais en pleine conversation télépathique avec une bonne femme qui arrivait droit sur moi avec sur le visage une expression de « mais qu’est ce que vous foutez, c’est à moi de passer ? ». Ce à quoi j’ai renvoyé une tronche de « mais heuuu j’en sais rien moi, ne me rentre pas dedans siteplé madame… » le tout avec une alerte vocale pour l’apprenti conducteur. On se rassure, la catastrophe a été évitée et nous sommes repartis sain et sauf. Autant vous dire que j’étais bien réveillée après ça !

Arrivée chez mes parents je crois bien qu’aucune catastrophe ne s’est déclenché, mais nous y sommes resté que 3 jours et demi ! Juste après nous sommes partie chez ma tante, où la dizaine d’hectare de terrain n’a pas suffit à mon chien qui a préféré se tailler en direction de la route avec moi en pyjama courant derrière lui à bout de souffle. De nouveau nous avons pris la route direction les grands parents d’Amour, autant chez les papis-mamies maternels rien de grave ne s’est produit, autant arrivé chez la oma paternelle on est directement tombé sur une nana portant un mini chien dans ses bras à la sortie de l’ascenseur. Le petit chien étant le repas préféré de Wifi nous avons eu une sacré frayeur quand il s’est échappé de son collier ! Mais, comme le lendemain, quand nous avons croisé un énorme chien à cette même sortie d’ascenseur, il y a eu plus de peur que de mal. Passage chez les tata-tonton et retour chez mes parents tranquillement. Quoi qu’en reprenant la route vers la Bretagne nous n’avions pas l’impression d’être particulièrement reposé.

En fait, nous n’étions pas au bout de nos misères. La veille de reprendre le boulot pour ma part, nous avions le voisin et son tractopelle qui venaient nous filer un coup de main. Ça a mal commencé déjà quand je lui ai dis « tu creuses sur 20cm les bords et tu laisses le centre tel quel » puisque sous mes yeux ébaubis j’ai vue le godet creuser en plein milieu de la zone. Hurlement de la nana pour alerter le conducteur d’engin qui, bien que penaud, ne peut pas vraiment revenir en arrière. C’est pas grave, c’est juste encore du boulot pour damer la terre et l’a remettre de niveau… Second mini chantier, creuser le drain devant la baraque. On fait bien attention aux fils électriques qui grouillent par ici quand subitement on voit de l’eau remplir le trou tout juste creusé. Ho joie, nous avions trouvé l’arrivée d’eau générale de la cambuse ! Ni une, ni deux on se précipite vers le compteur pour couper l’eau, mais celui ci est totalement submergé et Amour court chercher des sceaux pour écoper. L’avantage d’être dans les travaux c’est qu’on a toujours des seaux dans le coin…

Là, le voisin nous regarde et nous dit « haan, mais vous devez avoir une fuite au niveau de votre compteur »… Oui, ça, ou bien avec le godet tu as arraché le tuyaux qui va du compteur à la maison. Figurez-vous que c’était la deuxième solution ! Et qu’en plus de ça, le tuyaux s’est complètement séparé en deux comme un morceau de chewing-gum. Bon, pas de panique Monique, avec l’ami Pierrot qui arriva sur ces entrefaites nous partons en quête de 25m de tuyaux que nous prévoyons de repasser dans la gaine enterrée. Je dois dire qu’étonnamment, nous les avons trouvé facilement. De retour à la maison, satisfait de ne pas avoir perdu trop de temps je suis coupée dans mon enthousiasme par Amour qui me lance « Tu repars, il vient de péter une durite sur le tracto ! ». Il faut savoir que le deal qu’on a avec le voisin c’est qu’il nous file un coup de main en échange de quoi, on paye le carburant et la moitié de toutes les pièces cassées sur le chantier, donc là, je commence à faire la gueule. Dans la voiture en direction du magasin le voisin m’annonce une pièce à 100€, ça reste rentable, mais l’atelier est à 25km et les mécanos sont très occupés donc on perd bien 1h30 dans l’affaire.

On a fini par rabibocher la durite et rebrancher l’arrivée d’eau. Et sincèrement, c’était déjà pas mal pour une veille de rentrée !

Après tout ça, j’étais contente de reprendre le boulot pour me reposer un peu 🙂

A propos de l'auteur

Cath

On dit qu'écrire, c'est mettre à plat le bordel qu'on a dans la tête. Perso, depuis qu'on a quitté Paris pour la Bretagne, du bordel, il y en a dans ma tête !

1 commentaire

  • je connaissais l’histoire, mais racontée comme ça, c’est encore plus impressionnant ! reposantes, les vacances ???? pas sûr !!!! bisous

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